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Portrait du préfet de police en fasciste éternel (préface)

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  Le fasciste, nous dit le Larousse, est partisan d’un régime politique reposant sur un État fort et sécuritaire, privant ses citoyens de libertés. La question n’est donc pas de savoir si la définition convient   à   cet   obsédé   pathologique   de   la   répression   qui   substitue   à la doctrine du maintien de l’ordre «   à la française   » une doctrine   de   brutalité   massive   (in-)digne   des   pires dictatures, dont   l’énucléation   des   manifestants   par   tir   de   LBD est l’un des monstrueux parangons. Il s’agit de comprendre comment il est  devenu  fasciste,   en   écho   au «   D’où viennent les monstres   ?   » formulé dans  La Banalité du mal  par Hannah Arendt, qui voyait   dans   le   criminel   de guerre nazi Eichmann un homme banal, un fonctionnaire   ambitieux   et   zélé,   entièrement   soumis   à   l’autorité, incapable de distinguer le bien du mal. Incapable de discerner le bien du mal, notre préfet ? Pour en avoir le cœur net, nous avons infiltré le cer

Qui veut la peau du préfet de police ? La 4e de couverture

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D epuis le sinistre Papon et les « noyés par balles » algériens d’octobre 1961, jamais préfet de police n’avait eu d’aussi abjectes manières. Adepte de la doctrine « autorité, violence, répression », le petit homme arrogant s’est fait beaucoup d’ennemis. Ce qui ne le dérange pas. Plus on le hait, plus il savoure et cogne. Et plus il est haï. Rien ne semble pouvoir arrêter ce cercle vicieux, tant sa brutalité fait l’affaire du président, ce « petit père sans peuple » d’une République glissant dans le gouffre de la dictature sanitaire. Mais la baraka ne dure qu’un temps. Un groupe d’activistes réussit à le capturer. Une opération audacieuse, minutieusement préparée. Et ça ne rigole pas.   « Monsieur le préfet, nous n’allons pas vous tuer. Ce serait trop facile. Mais ne vous réjouissez pas trop vite : cela risque d’être encore pire. » Lorsqu’il entend ces mots, menotté tel un vulgaire gardé à vue, le préfet de police réalise que la peur a changé de camp. En attendant de savoir à quelle sa

“Le rempart du président” : quand Didier Lallement officialise son allégeance à Macron dans “Paris Match”

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À Paris Match , il n’y a pas que le poids des mots et le choc des photos qui font des étincelles. Le journalisme de complaisance allume parfois de si magnifiques incendies qu’on serait tenté d’appeler le 18. En témoigne le papier saisissant (quoique assez gauche dans sa conception : on sent bien que la journaliste a eu du mal à construire une légende autour de son sinistre sujet), que l’on doit à la plume de Sophie des Déserts, dans Match du 17 décembre 2020.  Article que nous reproduisons ici pour une raison toute simple : pour la première fois apparaît en toutes lettres l’origine psychanalytique de la passion pathologique de Lallement pour la violence et les gaz, sujet primordial de Qui veut la peau du préfet de police ? “Avant son arrivée, le pouvoir tremblait : l’Élysée craignait d’être assiégé.”  L es mots donnent la chair de poule ; on imagine assez Little Macron se mettant au lit, non sans avoir recouvert sa régalienne litière d’une alèse, des fois que des gilets jaunes viendra

”Qui veut la peau du préfet de police ?", genèse

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Contrairement à  Je suis partout (les derniers jours de Nicolas Sarkozy) , écrit sous le coup d’une méchante  sarkozia volubilis contractée au début du quinquennat de l’agité de Neuilly, le présent livre est le fruit du hasard. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant : “Il faut que je rentre dans le lard du préfet Lallemort. Laissons tout le reste choir et mettons-nous à l’œuvre !” Qui veut la peau du préfet de police ? devait théoriquement inaugurer la collection Que fait la police ? des éditions Tendance Négative, à l’invitation de son graphiste, Clément Buée. Le principe (alléchant, quand on a été comme moi typographe amateur) consistant à s’emparer d’une police typographique et de broder un polar autour.  Comme je le raconte ici, j'ai jeté mon dévolu sur la police Bodoni.   L’une de ces six personnes n’a jamais créé de police typographique. Trouve-là. Hélas, les éditeurs ont décidé que le pamphlet pointait trop sous le roman et m'ont proposé de le “délallementer”,